Pro D2 : Un club, une recrue à suivre (3/3) : Agen, Aurillac, Brive, Mont-de-Marsan, Valence-Romans

La Pro D2 est de retour demain. Une nouvelle saison palpitante s'annonce. En attendant le premier match, Mêlée Ovale s'arrête chaque jour dans les seize clubs du championnat pour vous faire découvrir les nouveaux visages qui animeront les terrains de seconde division. Derniers arrêts à Agen, Aurillac, Brive, Mont-de-Marsan et Valence-Romans.
Publié le 16/08/2023 à 18h14 par Quentin Barbaza
L'épisode 1 des recrues à suivre cette saison en Pro D2 : Biarritz, Grenoble, Vannes, Béziers, Montauban et Dax
SU Agen : Henry Purdy
Agen revient enfin sur le devant de la scène en Pro D2. Après avoir touché les tréfonds du championnat, les Bleu et Blanc ont revécu un match de phase finale avec un barrage, certes perdu, face à Mont-de-Marsan. La saison dernière du SUA aurait pu être encore plus belle si les Agenais n'avaient pas craqué sept fois sur leur pelouse. Trop pour les autoriser à rêver d'une possible accession en Top 14. Gommer ces échecs à Armandie sera l'un des objectifs principal de cette saison. Pour cela, Bernard Goutta a voulu recentrer son effectif et ne pas connaître de changement majeur ou du moins le moins possible.
Souvent en manque d'efficacité proche des lignes, les Agenais veulent changer leur animation offensive et ont donc enregistré les renforts d'un nouvel entraîneur des lignes arrières (Barry Maddocks), de deux ouvreurs (Dorian Jones et Ben Volavola), d'un demi de mêlée (Andre Warner) et d'un ailier anglais, Henry Purdy. Cet ailier de 29 ans arrive avec la casquette de joueur polyvalent, pouvant jouer à la fois ailier, son poste de prédilection, arrière et centre. Mesurant 1m85 et pesant 97kg, Purdy a un profil massif. Ajouté à cela une belle pointe de vitesse, il sait casser les plaquages, tenir debout et jouer après contact.
Formé aux joutes du rugby anglais à Gloucester jusqu'en 2019, Henry Purdy a ensuite enchaîné les prêts entre Coventry et Bristol jusqu' à la saison dernière. Chez les Bears, il s'est petit à petit imposé comme titulaire. À Armandie, il ne débarquera pas en terrain inconnu, puisqu'il avait notamment inscrit un doublé face au SUA en Challenge Cup, en 2018, lorsqu'il portait les couleurs de Gloucester.
L'effectif agenais qui possède déjà une assez grande communauté anglaise, voit arriver avec Henry Purdy, un élément offensif de choix dans la quête d'une demi-finale directe. L'ailier, centre ou arrière anglais va découvrir le rugby français et compte bien laisser son empreinte sur les bords de la Garonne.
Le XV type : Buttin – Purdy, Garrigues, Ramoka, Etcheverry – Vincent (o), Takulua (m) – Farré, Lokotui, Duputs – Demotte, Maksymiw – Burin, Martinez, Lombard-Buret
Pronostic : 2ème. Le SUA remonte enfin la pente depuis sa saison cauchemardesque en Top 14. Cette saison, le club n'a connu quasiment aucun changement et a vu l'arrivée de quatre recrues. Ce qui ne provoque pas un grand chamboulement. Après une bonne préparation, les Agenais arrivent armés pour disputer le haut du tableau et veulent s'offrir une demi-finale. Ils en sont capables, à condition de ne pas revivre les déboires connus à Armandie la saison passée.
Stade Aurillacois : Yohann Gbizié
Aurillac a connu l'an passé une saison assez tranquille. Arrivé en dixième position, les hommes de Roméo Gontineac n'ont pas tremblé pour leur maintien et se sont permis d'espérer quelques instants à une possible qualification. Des rêves envolés assez rapidement, l'effectif étant encore trop jeune pour prétendre s'inviter à la grand messe de fin de saison.
En effet, après avoir frôlé le Top 14 en 2016 après une finale perdue face à Bayonne, le Stade Aurillacois a connu un trou de génération. Exit les légendes Maxime Petitjean, Paul Boisset ou Jack McPhee pour laisser place aux jeunes Marc Palmier, Antoine Aucagne ou Mikheil Alania. Une génération dorée qui en 2021 a connu la gloire d'un titre de champion de France espoirs. Cette génération d'espoirs, après avoir gagné un titre, s'est aguerrie en Pro D2 et a attiré la convoitise des plus grosses écuries. Résultat : Aurillac a connu cet été quatorze départs pour seulement trois arrivées. Parmi le trio d'arrivants, Yohann Gbizié, fait figure de possible titulaire avant d'attaquer la saison.
Âgé de 26 ans, le troisième ligne centre est un produit de la formation toulousaine. Il a ensuite pris du temps de jeu à Carcassonne jusqu'en 2020, avant de rejoindre Massy en Nationale avec qui il a été champion de France de Nationale. Homme de base du pack massicois l'an passé, Yohann Gbizié a tapé dans l'œil des dirigeants aurillacois. Il a participé l'an passé à 18 rencontres de ProD2 avec le club francilien. Il arrive dans le Cantal comme le successeur du vétéran Latuka Maituku pour qui le physique commence à tirer.

Le XV type : Neisen – Coertzen, Niko, Powell, Yabaki – Palmier (o), Alania (m) – Tison, Gbizié, Masterson – Bakhouse, Dodson – Kartvelishvili, Nioradze, Plantier
Pronostic : 12ème. Aurillac, depuis sa finale en 2016 face à Bayonne est redevenue une équipe accrocheuse du milieu de tableau de Pro D2, chez qui il est toujours difficile d'aller prendre des points. Pourtant infaillibles chez eux, les Aurillacois n'arrivent pas à s'exporter. Ils voudraient bien reconnaître des heures heureuses et se remêler à la lutte du haut de tableau, mais pas sûr que l'effectif soit taillé pour. Un maintien assez facile semble plus adapté aux capacités des Cantaliens.
CA Brive : Rahboni Warren-Vosayaco
Le CAB retrouve la Pro D2, quatre saisons après l'avoir quittée. Souvent au bord du précipice dans l'élite, les Corréziens n'ont cette fois pas pu y échapper. Cette saison l'effectif de Patrice Collazo a été remodelé à toutes les lignes et beaucoup de recrues ont rejoint le club.
La troisième ligne corrézienne, qui devait initialement être chamboulée, n'a connu qu'un départ majeur en la personne d'Esteban Abadie, parti pour Toulon. Pour les autres, Saïd Hirèche a rempilé, Mathieu Voisin aussi et l'élément fort, le gallois Ross Moriarty, est resté même en seconde division. Il a donc fallu ne trouver qu'un seul joueur, un remplaçant à Esteban Abadie. C'est pourquoi Rahboni Warren-Vosayaco a débarqué en Corrèze.
Joueur atypique qui a d'abord fait ses gammes au foot, puis au footy australien, il est arrivé dans le rugby sur le tard, à l'âge de 17 ans. En Australie, il n'arrive pas à s'imposer et s'exile au Japon. Il devient joueur des Urayasu D-Rocks mais fait également partie de la franchise des Sunwolves disputant le Super Rugby. Warren-Vosayaco se fait une place dans la franchise japonaise avec notamment une très grosse campagne en 2019, lui offrant presque une place au sein de l'équipe nationale pour la Coupe du Monde. Ayant tapé dans l'œil de plusieurs clubs dans son pays d'origine, il rejoint le club phare australien des Waratahs puis la Western Force. Désormais à Brive, il souhaite donner un énième souffle à sa carrière en découvrant un troisième pays.
Au niveau de son style de jeu, Rahboni Warren-Vosayaco est un joueur très intéressant. Pouvant jouer à la fois flanker ou au centre de la troisième ligne (et même parfois trois-quarts centre), il est puissant et technique balle en main. Reste à savoir quelle est la version de lui qui a signé à Brive. Est-ce celle de son passage aux Sunwolves, tout proche de disputer la Coupe du Monde ? Ou celle du retour en Australie, blessé régulièrement et ayant du mal à enchainer les rencontres ? Réponse au fil de la saison. Son temps de jeu va dépendre aussi de la gestion des non-JIFF.
Le XV type : Laranjeira – Bonneval, Walisoliso, Lee, Tuivuaka – Garden-Bachop (o), Blanc (m) – Hirèche, Warren-Vosayaco, Moriarty – Timani, Van Eerten – Van der Merwe, Hamel, Brennan
Pronostic : 7ème. Le CAB doit remonter au plus vite. Mais quand vous descendez de Top 14, vous êtes attendus sur tous les terrains et chaque équipe veut vous faire tomber. L'effectif a été largement remodelé et la ligne de trois-quarts modifiée dans sa majorité. L'équipe briviste va devoir trouver des automatismes, ce qui risque de rendre leur objectif de remontée directe plus compliquée que prévue. Surtout en début de saison où l'équipe sera toujours en rodage. Aller chercher une qualification ne sera pas aisé, attention à la possible saison de transition.
Stade Montois : Samuel Lagrange
Le Stade Montois a dans la continuité de sa finale de 2022, perdue face à Bayonne, été l'une des places fortes du championnat de Pro D2 l'an passé. Les hommes de Patrick Milhet ont quasiment pendant toute la durée de la saison été en position de qualifiables. En phase finale, ils se sont facilement imposés contre Agen en barrages avant de chuter de justesse à Grenoble en demi-finale. Cette saison, les Montois veulent aller encore plus haut et pourquoi pas retrouver l'élite, chose qu'ils n'ont plus connu depuis 2009.
Pour parvenir à cet objectif, les Landais ont enregistré l'arrivée d'un nouveau talonneur qui a l'expérience des titres et des grandes échéances. Samuel Lagrange, débarque à Mont-de-Marsan, en provenance de La Rochelle, où il a été formé depuis tout jeune et où il a remporté deux titres de champion d'Europe. Un renfort au palmarès riche qui va venir apporter son expérience du haut niveau chez les Jaune et Noir.
Agé de 26 ans, Samuel Lagrange est un talonneur imposant avec ses 1m87 pour 99kg. Assez mobile et rapide pour un talonneur, Samuel Lagrange est aussi un bon défenseur et aime gratter dans les rucks. Au niveau des statistiques, avec le Stade Rochelais il a disputé 50 matchs de Top 14, dont 13 la saison dernière pour un essai marqué. Malheureusement barré par la concurrence de Pierre Bourgarit et Quentin Lespiaucq, le talonneur originaire de La Tremblade n'a pas prolongé son contrat avec les Maritimes et s'est engagé pour deux saisons avec le Stade Montois. Le nouveau talonneur montois est à un moment charnière de sa carrière, il débarque en Pro D2 pour retrouver du temps de jeu, essayer de s'imposer dans un club qui joue le haut du tableau et pour se donner de la confiance.
S'il a les capacités physiques et rugbystiques pour être le titulaire en puissance au poste de talonneur, Samuel Lagrange devra faire face à une rude concurrence avec l'ancien bordelais Florian Dufour et Simon Labouyrie. Lors des rencontres de préparation Patrick Milhet a donné du temps de jeu aux trois talonneurs, à voir qui sera titularisé pour débuter la saison face à Grenoble lors du premier match de cette nouvelle saison.
"Trouver une place de titulaire est un objectif pour moi. Enchaîner les matchs, avoir beaucoup plus de temps de jeu et pourquoi pas rebondir dans l'avenir, passe forcément par vivre un statut différent et acquérir de la confiance". Samuel Lagrange pour Sud-Ouest, le 15/08/2023
Le XV type : Laousse Azpiazu – Sau, Even, Wakaya, Massé – Du Plessis (o), Loustalot (m) – Garrault, Faleafa, Ramototabua – Fortuin, Edwards – Gajion, Lagrange, Innocente
Pronostic : 1er. À force de toucher du bout des doigts les sommets, le Stade Montois va finir par y parvenir. Après une finale y'a deux ans, une demi-finale l'an passé, Mont-de-Marsan revient une nouvelle fois dans la peau du favori. S'ils ont perdu leurs deux ailiers fantasques Naituvi et Rasaku, ils ont récupéré un autre talent avec Eroni Sau. Les départs ont été remplacés et n'ont pas réduits la qualité de l'effectif. Les Landais pourraient être l'épouvantail de la saison.
Valence-Romans XV : Mosese Mawalu
Le VRDR retrouve le monde professionnel deux saisons après l'avoir quitté. Auréolés d'un titre de champions de France de Nationale remporté face à Dax, les Drômois arrivent dans la peau d'un promu modeste et qui va devoir se battre avec des moyens limités dans un championnat qui d'année en année gagne en compétitivité.
Pour espérer rivaliser, Valence-Romans a dû se renforcer intelligemment. En tout cas, la balance départs/arrivées du club est à l'équilibre parfait. Seize hommes ont quitté le navire et autant l'ont rejoint. Parmi ces recrues, le nom de Mosese Mawalu résonne plus fort que les autres. Même si l'ailier fidjien n'a encore jamais joué au niveau professionnel, il est un habitué du rugby français et de la Nationale. Arrivé en France en 2015 à Saint-Médard-en-Jalles, il a franchi les étapes dans plusieurs clubs de troisième division : Aubenas, Bourgoin-Jallieu, Chambéry et enfin Valence-Romans. À 30 ans, il va enfin goûter au niveau professionnel chez les Damiers et pourrait s'y forger un nom. Le dernier fidjien en date à être arrivé en Pro D2 depuis la Nationale est le centre agenais Kolinio Ramoka, qui désormais fait partie des meilleurs éléments du championnat à son poste.
Pour Mosese Mawalu, sa carrure physique d'1m79 pour 103 kilos fait de lui un ailier puissant, dévastateur et difficile à mettre au sol. Pour preuve, lors de ses deux saisons passées de Nationale avec Chambéry, il a disputé 34 rencontres et inscrit 16 essais. En espérant qu'il s'adapte au plus vite à sa nouvelle équipe et au niveau exigeant de la Pro D2 car il pourrait être un élément crucial dans la quête de maintien du VRDR.
Le XV type : Minguillon – Mawalu, Neiceru, Guillomot, Vargas – Méret (o), Menzel (m) – Bholi, Iashagashvili, Bruchet – Maamry, Dyer – Goze, Deligny, Aléo
Pronostic : 16ème. Pourvu que l'écart ne soit pas trop important. C'est sans doute le souhait des Damiers avant d'attaquer la saison. Leur premier objectif sera d'essayer d'accrocher l'access match. Cibler les matchs à gagner sera important surtout à domicile face aux concurrents directs s'ils veulent espérer. Mais la marche risque d'être un peu trop haute pour les Drômois.
Pronostic du classement final de Pro D2 saison 2023-2024, selon Mêlée Ovale
- Mont-de-Marsan
- Agen
- Grenoble
- Nevers
- Provence Rugby
- Biarritz
- Brive
- Vannes
- Montauban
- Colomiers
- Béziers
- Aurillac
- Soyaux-Angoulême
- Dax
- Rouen
- Valence-Romans